Interview - Collection de maillots
Shlømo Je suis un amoureux de l’esthétique des maillots entre 1995 et 2005
Le DJ et producteur français, fan du PSG, possède 320 maillots de fou dans sa collection.
Shlømo, le DJ et producteur français, grand fan du PSG et de Ronaldo - celui qui avait les dents du bonheur -, possède 320 maillots de fou dans sa collection. Et il adore en parler !
Parfois tu mixes en portant un maillot de foot sur scène. Comment est née cette passion ?
D’abord, il y a la passion pour le football qui me vient de mon oncle. C’était le seul proche qui aimait ce sport dans ma famille. Avec lui, j’ai des vrais souvenirs marquants où il m’emmenait au Parc des Princes. La première fois, ça devait être en 1994/95, j’avais 7 ans. Pas longtemps après, il y a eu l’émergence de Ronaldo, R9, qui m’a frappé et c’est vite devenu ma première idole de foot. Logiquement, mon premier maillot c’est une tenue de l’Inter saison 1997 floqué Ronaldo.
A l’époque, tous les gamins voulaient surtout un maillot Zidane, non ?
Ronaldo, c’était la starification à un autre niveau : un jeune qui marquait presqu’un but par match (54 buts en 59 matchs au PSV, 47 buts en 49 matchs avec le Barça, ndlr), c’était un truc de fou pour l’époque. Evidemment, j’ai aussi été pris dans la hype France 98 comme tout le monde à ce moment-là. En revanche, avant tout, je reste un très grand fan du PSG.
De ce premier maillot de Ronaldo à aujourd’hui, tu as développé une collection de près de 320 pièces. Comment on s’y prend pour les ranger à la maison ?
Niveau logistique, ce n’est pas le plus simple mais j’ai réussi à leur faire une place dans le dressing. J’ai prévu deux énormes rangées avec des doubles fonds, c’est assez énorme ! Ensuite, pour ce qui est de la recherche de nouvelles pièces, j’ai mon site préféré : Football Kit Archives. Je passe mon temps dessus, ma femme ne comprend pas trop mais elle a vite abandonné! Je peux me perdre pendant plusieurs heures à regarder l’historique des clubs à travers leurs maillots. Et puis quand j’ai une pièce qui m’intéresse, je chine beaucoup sur Vinted. J’ai la chance d’avoir un follower, qui est depuis devenu un ami, qui est spécialiste dans l’analyse des maillots. C’est souvent moi qui lui envoie un lien Vinted et lui qui me confirme ou non si la pièce est vraie et si je peux me lancer dessus. Ça m’évite de faire avoir.
Perso, quand j’achète un maillot, ça me rappelle une époque, un joueur, une action.
Lors de tes concerts, le public devant toi ressemble à une foule de stade. Comment tu arrives à rapprocher ta musique du football ?
Ça passe par plein de choses. Par exemple, lorsque je vais utiliser un chant des supporters parisiens dans un mix, ou bien sur ma présentation. Quand je choisis ma tenue, ça va dépendre du lieu où je joue et ensuite je vois ce qui est le mieux à porter entre un maillot de sélection ou de club. Si j’ai un concert à Cali par exemple, je vais prioriser le maillot de la sélection colombienne, plutôt que de favoriser un des deux clubs de la ville. Récemment, j’ai joué dans le stade du Vitesse Arnhem et avant le concert j’étais parti chiner un maillot vintage du Vitesse. Je l’avais déjà fait à Dortmund en portant un maillot du BvB 1995. Ça fait toujours son effet auprès du public ! D’ailleurs, je compare souvent ce public de la techno à celui du football. Je m’explique: quand tu es un ultra, tu es tellement à fond derrière l’équipe que tu supportes que t’es limite en transe quand tu regardes un match. Et cette esthétique, je la retrouve aussi dans la techno, dans la manière de voir la foule être réceptive à ce que je produis pour se l’approprier.
Le maillot qui correspond le mieux à ton single GOD ?
Pas simple comme question, mais je dirais peut-être le Juventus Third de la saison 1995/1996 ou alors, mieux, le maillot gardien du Japon en 1998. Celui-là, c’était quelque chose !
C’est quoi le dernier maillot qu’on t’a offert en concert ?
J’étais à Buenos Aires en avril, j’avais un maillot de l’Argentine 1998 pour l’occasion et le public était trop content. Et pendant que je mixais, il y a un gars du public qui se déshabille et me jette son maillot Maradona 1990. Donc je le récupère et je le montre à tout le monde, c’était du délire. A la fin du concert je retrouve le gars et je veux lui redonner, au final, il me dit « non c’est bon, garde-le ».
Tu as beaucoup de maillots vintage. Qu’est ce qui t’attire dans le old school ?
Je suis un amoureux de l’esthétique des tenues entre 1995 et 2005. Ce que pouvaient faire des marques comme Umbro ou Nike dans ses années-là, c’était dingue. Des maillots avec des écritures grasses et lourdes, qui ont réussi à marquer une génération. Perso, quand j’achète un maillot, ça me rappelle une époque, un joueur, une action. J’ai aussi ce sentiment quand je vois une marque ou un logo, un maillot sponsorisé Opel ou Pirelli par exemple, je sais d’avance que c’est un beau maillot !
En février dernier, le Stade de Reims a sorti un maillot en collab’ avec Vladimir Cauchemar, si demain le PSG te propose une collaboration, ce serait quoi ton idée de design ?
Ce serait un rêve pour moi, j’ai trop d’idées. Déjà, il faut savoir qu’avant la musique, j’ai eu d’autres boulots dont celui de communicant, notamment pour le PSG. Côté design, j’ai toujours eu l’envie de créer mes propres tenues. Petit, j’avais des cahiers de dessin remplis de prototype de maillots. Mon idée pour Paris, ce serait de partir sur un maillot bleu foncé bien brillant style 2001 et un rouge en mode Hechter avec un sponsor Opel en feutrine. Pour le away, un blanc avec la ligne rouge et bleu marine sur le côté, un peu retravaillé. Enfin, en third je ferai un rappel du maillot noir de 2001, celui avec lequel on a perdu contre l’OM, avec un sponsor jaune. C’est le meilleur combo : noir, gris et jaune !