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HERVE Hervé : J’ai près de 200 maillots dans ma collection
A l'occasion de la sortie de son nouvel album, le chanteur a sorti une collection de maillots vintage.
Le nouvel album d’Hervé, « Adrénaline », sortira le 31 mai. En attendant, le chanteur a dévoilé un single et des maillots vintage de marque Umbro upcyclés. Une collection en édition limitée qui s'est entièrement vendue en trois petites heures !
Comme Snoop Dogg, tu n’as aucun complexe à arborer un maillot sur scène. Avec le temps, tu as dû en amasser un petit paquet, non ?
Carrément, les maillots et moi, c’est une grande histoire d’amour. Le premier, ça devait être celui de l’équipe de France, le blanc de l’Euro 2000. Aujourd’hui, dans mon algorithme, je n’ai que ça et des groupes de britpop, c’est une catastrophe (rires). Sur scène, je porte effectivement toujours celui de la ville dans laquelle je joue. Ça fait partie de mes demandes en amont : bouteilles d’eau, serviettes blanches et un maillot de l’équipe locale. Ça permet de créer un lien très fort avec le public, peu importe où. Depuis, je dois en avoir près de 200 dans ma collection : des gros clubs, des petits, mais aussi des maillots de basket, de rugby, de handball… Mes préférés, ce sont ceux de la fin des années 1990, début des années 2000, le foot romantique à la sauce 4-4-2 losange !
Ton premier EP s’appelait Mélancolie FC et aujourd’hui encore, on retrouve des t-shirts et des écharpes floqués avec ce nom. Pour Adrénaline, tu as créé 50 maillots vendus en précommande de l’album. Pourquoi cette évolution dans ton merchandising ?
C’était un pari, une façon de passer à l’étape supérieure de façon originale. On connaissait déjà des artistes qui s’affichent sur le maillot d’un club, genre Fontaines DC avec les Bohemians, ou D’or et de platine sur l’épaule gauche de Marseille ; à l’ancienne il y avait aussi Wati-B sur le short de Montpellier… Là, je voulais créer des pièces uniques qui résument bien l’énergie d’Adrénaline. Il n’y en a pas deux identiques, ce qui change du merch’ produit en série. Ici, ça revient à dire : soit tu étais là au bon moment, sinon tant pis. La preuve, ils sont tous partis en moins de trois heures. J’adore l’idée de me dire que je vais enchaîner 150 dates de tournée et que je n’y verrai que 50 personnes avec un maillot. Je serai limite obligé de faire une photo à chaque fois pour marquer le coup !
Comment s’est déroulé le processus de création ?
Ce n’est que de la récup’. Avec mon équipe, on a vraiment chinés les 50 un par un, en fripes ou sur Vinted. Ce ne sont pas des maillots de clubs, les templates sont neutres, mais en fonction des couleurs, ils peuvent rappeler West Ham, le RC Lens… Sauf qu’ils ont tous notre logo dessus, celui du Mélancolie FC, avec le sponsor Adrénaline sur la poitrine, en feutrine typique des années 1990. Ah, et ils sont tous de la marque Umbro aussi.
Sur scène, je porte effectivement toujours celui de la ville dans laquelle je joue.
Pourquoi Umbro spécifiquement ? Il y a eu un partenariat avec eux ?
Non, pas du tout ! Déjà parce que ça me rappelait les maillots d’entraînement que je portais gamin, en club, mais aussi parce qu’ils ont une esthétique qu’on retrouve moins aujourd’hui : un beau col, des manches longues, une coupe bien droite… J’ai croisé Bixente Lizarazu récemment, il me disait que lui, sur la fin, il les détestait ces maillots-là, il aurait préféré jouer avec ceux en lycra, taillés près du corps. Mais pour le public c’est différent, tu peux presque les porter dans la vie de tous les jours.
Tu es donc de la team qui estime qu’un maillot peut être un vêtement du quotidien ?
Totalement, mais plutôt pour les pièces vintage, comme ceux d’Adrénaline. Une fille qui le porte rentré dans un jean, c’est trop beau. En plus, comme le “sponsor” sort de l’ordinaire, ça peut amener à discuter, poser des questions. Après, ce n’est pas non plus le cas de tous les maillots des années 1990 : l’extérieur de Manchester United 96, d’accord, celui du RC Lens avec le sponsor Ola, j’aurais un peu plus de mal.
Combien ça a coûté cette opération ?
Chaque maillot était vendu avec le vinyle d’Adrénaline pour moins de 50 euros. Entre le temps passé à digger, floquer et envoyer, ça ne représente pas un énorme bénéfice, mais le but n’était pas non plus de les vendre 300 euros pièce sous prétexte que c’est une pièce ultra-limitée. On a vraiment fait un truc de kiffeurs !
Tu n’as pas peur que certains l’aient acheté juste pour le revendre ensuite beaucoup plus cher ?
Moi je l’aurais peut-être fait en tout cas (rires) ! Plus sérieusement, je ne crois pas que c’est dans la mentalité de mon public de faire ce genre de choses.
Tu l’as rappelé, ces maillots accompagnent avant tout un album, que tu as entièrement enregistré en Angleterre, un pays que tu connais bien.
Oui, j’ai beaucoup tourné là-bas à l’époque de mon ancien groupe, Postaal. Pour les sessions et les clips, on a loué une baraque en Cornouailles, où il y a pas mal de clubs de D4 à aller voir. D’ailleurs, symboliquement, on était pile en face de Plougasnou, le village breton où j’ai enregistré mes précédents albums. Dans Adrénaline, l’atmosphère évolue et se rapproche du son britpop que j’aime depuis toujours. Il y a plus de guitares, c’est un album plus punk-rock qu’Intérieur vie, celui que j’avais envie de faire depuis très longtemps.
J’adore l’idée de me dire que je vais enchaîner 150 dates de tournée et que je n’y verrai que 50 personnes avec un maillot.
Dans la tracklist, on retrouve un featuring avec un mec particulièrement punk dans l’âme : Eric Cantona. Comment vous êtes-vous retrouvés à bosser ensemble ?
On se connaît depuis 2021, quand on a enregistré un titre ensemble (Qui a tué Davey Moore ?, NDLR) sur l’album Sous un soleil énorme de Bernard Lavilliers. J’avais aussi repris l’un de ses textes en le mélangeant avec une mélodie du groupe T-Rex dans l’émission Boomerang d’Augustin Trapenard. Artistiquement, ça fonctionnait et quand j’ai vu la tournure que prenait Adrénaline, je l’ai directement appelé car je savais qu’il fallait qu’on fasse un truc ensemble. Parce que Cantona, c’est précisément l’adrénaline incarnée.
Paradoxalement, tu es né en 1991 et tu ne l’as donc jamais vraiment connu en tant que joueur.
C’est vrai, moi j’ai d’abord connu la génération après la sienne, mais c’était un moyen de rendre hommage à cette époque que j’affectionne particulièrement, que ce soit en musique et en football. En Angleterre, les deux fonctionnent toujours de pair. Et puis je trouve que les années 1990 dégagent une certaine forme de romantisme. Quand je regarde des vidéos de vieux matchs sur Canal, le jeu est beaucoup plus lent et je ne pense pas que ce soit un effet de caméra (rires) ! On voit aussi beaucoup plus de gros pointards, de buts du tibia après lesquels les joueurs terminent dans les filets. Aujourd’hui, le niveau est tellement élevé que les matchs se jouent sur des détails, à tel point qu’ils peuvent parfois être soporifiques.
Ce sont des choses dont tu as discuté avec Cantona, ou bien vous êtes restés cantonnés au domaine musical ?
J’ai essayé d’évoquer le Manchester United de son époque, mais lui il me parlait surtout de zique et de l’Haçienda (une boîte mythique de Manchester, fermée en 1997, NDLR) ! Quand je l’avais en face de moi, j’avais davantage l’impression de voir un artiste plutôt qu’un ancien joueur.
La tournée qui se prépare sera en tout cas placée sous le signe de ces deux univers…
Absolument, d’ailleurs j’ai déjà une idée de photo pour en marquer le lancement au mois de juin : recouvrir la façade du tour-bus avec tous les maillots de ma collection que je collerai dessus avec de la patafix. Visuellement, ça peut être mortel !