Parti s’exiler à Grenade en Espagne pour retrouver du temps de jeu, Faitout Maouassa, le latéral passé entre autres par Rennes et Montpellier, n’a pas oublié d’embarquer avec lui son goût pour les fringues et son amour pour les maillots vintage.

Par Andrea Chazy / Photos : Classico et Peter Monsheny

Tu te souviens de ton premier maillot de foot ?

C’était en 2006. J’avais huit ans et ma grande-sœur était partie en Angleterre. Elle m’avait ramené le maillot de mon joueur préféré : Thierry Henry. Je l’avais porté comme si j’avais signé à Arsenal (Rires). Avant ça, j’avais les maillots de base de chez Decathlon. Le maillot Henry d’Arsenal, je l’ai saigné. Dès que je pouvais, je le mettais. Ma mère a dû faire une tonne de machines avec ce maillot !

Les maillots rétro apportent cette touche de nostalgie tout en faisant habillé.

F.Maouassa

Il y en a d’autres qui t’ont marqué dans ta jeunesse ?

On m’a offert celui de l’AC Milan quand il y avait Zlatan, Robinho. C’est surtout celui-là et Henry qui m’ont marqué. En grandissant, quand j’étais à Rennes surtout, je me suis acheté des maillots rétro. Tout part du fait que j’avais encore ma Playstation 2 avec PES 6 que je ramenais au club. Avec Clément Grenier, M’Baye Niang, James Léa-Siliki, on mettait la télé dans le réfectoire et on jouait à PES 6. Armand Laurienté prenait tout le temps le Milan, avec James nous, notre match, c’était Ajax-PSV. Quand tu passes des moments comme ça, même si moi aussi j’ai eu la chance de devenir footballeur professionnel, ça m’a rendu nostalgique. Les maillots, c’est pareil : j’ai donc pris le maillot d’Henry rouge-bordeaux (2005-2006), un maillot du Real 2005 de “R9”, un autre du Barça floqué Ronaldinho aussi. Le bleu un peu fondu qui vire au bleu foncé qu’ils avaient en 2005, du moins dans PES 5 en tout cas. Je me disais que j’allais prendre le maillot de Shevchenko aussi, mais je le prendrai un peu plus tard. Et puis si je peux trouver un maillot de Batistuta… Ce serait pas mal. En général, je vais sur Classic Football Shirts mais il faut que j’aille aussi dans une boutique sur Paris qui s’appelle LineUp la prochaine fois que j’y passe.

Faitout Maouassa : "Pendant longtemps, je ne savais pas m’habiller!"

Qu’est-ce que tu fais des maillots que tu échanges ? Tu les collectionnes ?

Je n’échange mes maillots qu’avec les personnes que j’ai fréquenté, avec qui j’ai joué ou que je connaissais quand j’étais petit. S’il y avait un joueur à qui j’aurais dû demander son maillot, c’était Edinson Cavani. Et Javier Pastore. Bref, ces maillots-là, je les garde et j’aimerais les encadrer à la maison. Si ma femme est d’accord et qu’elle me laisse l’opportunité d’avoir un petit espace (Rires).

C’est quoi la recette d’un maillot de foot réussi ?

Le design. J’ai une préférence aujourd’hui pour les maillots simples : classe et simple. Quand j’étais chez les Bleus en jeunes et qu’on a gagné l’Euro en 2015, je kiffais celui avec le col. C’est trop violent un maillot avec un col, ça fait chic. Tout le monde n’aime pas, on ne joue pas pour le style mais ça change. Avant le col, c’était emblématique.

Parfois, je vais chez Zara je vois des ensembles qui sont lourds, alors je prends.

F.Maouasssa

Une question se pose alors : un maillot de foot, ça se porte dans la vie de tous les jours ou pas ?

Ça se fait de plus en plus et on le voit dans la mode : on est beaucoup axé sur la nostalgie en ce moment, avec beaucoup de maillots rétro. Ces accessoires-là, tu peux les porter tout le temps car ces maillots-là apportent cette touche de nostalgie tout en faisant habillé.

On peut voir sur ton Insta que tu as une vraie passion pour la mode. D’où est-ce qu’elle vient ?

Je ne vais pas te mentir : pendant un long moment, je ne savais pas m’habiller (Rires). Ce n’était qu’à base de joggings. Puis je me suis inspiré de Jonathan Dos Santos, l’international mexicain. J’aimais bien son Instagram, son style. Je m’en suis inspiré, puis j’ai fait moi-même mon cocktail : il ne faut pas oublier que j’ai des origines congolaises et qu’ils sont connus pour la sappe, tu vois !

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Pourquoi Jonathan Dos Santos ? Ce n’est quand même pas le footballeur le plus connu de la Terre.

Je suis totalement d’accord avec toi. J’ai dû tomber sur son compte Insta, et pendant un moment, il mettait ses photos en noir et blanc. C’est l’une des premières personnes que j’ai vu prendre des paysages, son mur, une fleur, ne pas forcément poster des photos de lui. Je trouvais ça original car c’était en 2018-2019. Aujourd’hui tout le monde le fait, de prendre son verre au Starbuck’s par exemple. Son Insta était épuré, c’était qualitatif, et c’était lui qui faisait tout sans personne. Il portait des habits un peu oversize, il cassait les codes. C’est là que j’ai commencé à faire des efforts. Avant, j’inventais des styles bizarres.

Où est-ce que tu te fournis ? T’as des marques, des looks que t’apprécient en particulier ?

Partout. Parfois, je vais chez Zara je vois des ensembles qui sont lourds, alors je prends. Quand c’est beau, quand je vois avec quoi associer le vêtement, alors ça le fait. Je fais en sorte de me projeter. C’est comme ça que je fonctionne, je n’ai pas forcément de marque attitrée. Aussi, quand j’y pense, ma mère m’a beaucoup conseillé. Elle me disait : “Fais-toi plaisir quand tu t’habilles”. Tu dois sentir que t’es bien habillé, de trouver ton identité car c’est dans celle-ci que tu seras à l’aise. Si je devais définir la mienne, ce serait classy-oversize car j’aime bien les vêtements amples mais qui passent partout.

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C’est qui le plus gros sapeur que tu as connu dans un vestiaire ?

Je pense que c’est moi ! Un jour à Rennes, j’avais dit : “Si on gagne ce week-end, je viendrai en costume tel jour”. J’ai tenu parole : je suis venu dans un costume bleu marine, chemise blanche et cravate rouge à l’entraînement, mais je crois qu’il n’y a que Léa-Siliki et Édouard Mendy qui m’ont vu. Je n’avais pas fait les choses à moitié ! J’avais fait en sorte de venir tôt le matin pour que peu de gens me voient comme ça, et j’avais ramené une tenue à côté pour le retour. Cama’ (Eduardo Camavinga, ndlr) avant de partir au Real, il avait commencé à bien s’habiller. Au début c’était compliqué, puis ses cheveux ont poussé, c’est devenu un vrai beau gosse !

Pour finir, est-ce que tu te souviens d’un gars qui s’est ramené avec une tenue où tu n’as pas compris le projet ?

Je n’étais plus à Rennes, j’étais prêté à Nîmes, mais je me souviens qu’un jour, Hamari Traoré s’était ramené avec un gilet jaune et noir. Et là, Jordan Siebatcheu l’avait pris en Snap et avait rajouté la musique “Gilet jaunéééé han han”… J’avais tellement rigolé. Comment avait-il pu penser à ça…

Photo : Peter Monsheny
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Photo : Thomas Serrer et Jeremie Masuka
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Par Andrea Chazy / Photos : Classico et Peter Monsheny

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