Histoire de maillot
AUXERRE 2002 Djibril Cissé portait vraiment super bien ce maillot
Le photographe Olivier Prevosto se souvient de l'effet que lui faisaient les maillots Kappa de l'AJA.
« Je me souviens en réalité plutôt de la période que de la photo de Djibril Cissé qu’on voit souvent tourner sur Internet, qui date d’un PSG-Auxerre du 3 aout 2002. Mais c’était marquant parce que c’était les premières années de ces maillots-là créés par Kappa. À l’Euro 2000, l’Italie avait un maillot dans cette veine-là, un peu moins moulant peut-être mais de toute façon ce n’est pas vraiment ce que nous, Français, avons retenu de ce tournoi !
En tant que photographe, c’est toujours intéressant cette nouveauté. Ça rajoute une autre dimension à la photo parce que ces maillots sont affinés, on voit bien les muscles, les mouvements des athlètes. Moi j’ai commencé à photographier des matchs de foot en 1998, quand il y avait encore et surtout des maillots bien larges. Celui-ci coupait réellement avec les maillots des années 90, cette coupe était vraiment très belle sur des footballeurs. Là, d’un coup, ça donne comme une sorte de modernité absolue à la photo.
Ce maillot avait uelque chose de vraiment particulier également : avec sa matière élastique, ça donnait un genre de mouvement évident qui rendait même les tirages de maillots esthétiques !
Mexès, comme Cissé, faisait partie de ces joueurs qui sortaient un peu de l’ordinaire
C’est vrai qu’on repense tout de suite à Djibril Cissé quand on évoque ce maillot alors qu’il y avait une belle génération de joueurs à l’AJA à ce moment-là, mais Cissé avait vraiment son propre look qui marquait plus facilement les esprits. Il avait son style, ses coiffures, son personnage et il portait vraiment super bien ce maillot.
D’ailleurs, quelques semaines après, début septembre 2002 donc, je suis au Vélodrome pour OM-Auxerre. Auxerre jouent avec la version extérieure bleue de ce maillot moulant. Parfois, on revoit des photos notamment de Philippe Mexès qui datent ce match. Je pense que c’est parce que Mexès, un peu comme Cissé, fait partie de ces joueurs jeunes à l’époque, avec leur look, leur caractère, qui sortent de l’ordinaire dans un monde un peu fermé.
Quand tu prends une photo pendant une rencontre, tu ne penses pas forcément au maillot, tu es plutôt concentré sur le joueur, sur le jeu, mais il crée forcément un esthétisme, un univers, surtout s’il a de belles couleurs qui vont bien ensemble ; même des couleurs pétantes. »
