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Allemagne : mais d’où viennent ces maillots de carnaval ?
En Allemagne, plusieurs clubs, parmi lesquels Cologne et Mayence, arborent un maillot spécial carnaval.
En Allemagne, c'est désormais devenu une tradition : plusieurs clubs, parmi lesquels Cologne et Mayence, arborent un maillot spécial carnaval, justement à l'occasion de ces fêtes folkloriques. Mais d'où vient donc cette coutume ?
Ce lundi 12 février en Allemagne, c’est le Rosenmontag, le point culminant de la période du carnaval. L’occasion de sortir défiler au milieu des chars dans la rue en arborant son plus beau déguisement.
Dans la région du Rhin, à l’Ouest du pays, celles et ceux qui auront oublié de préparer le leur pourront se rattraper en arborant un maillot de leur club préféré… surtout s’ils sont fans du FC Cologne.
La métropole rhénane est en effet considérée comme La Mecque du carnaval chez nos voisins et, au même titre que les clubs munichois ont pris l’habitude de sortir une tunique spéciale pour la fête de la bière, le club représenté par un bouc chevauchant la cathédrale locale (on ne juge pas !) a fini par céder aux sirènes d’un Sondertrikot mettant à l’honneur le folklore local.
« Avec le maillot du carnaval, nous n’avons pas créé un produit absurde pour gagner de l’argent à tout prix, mais répondu à la demande de très nombreux fans qui le voulaient absolument », justifiait Frank Sahler, ancien responsable du marketing au sein du club, lors de la première édition, en 2013.
C’est donc le 31 octobre, il y a onze ans, que le FC Cologne sortait son premier maillot carnaval. Pourquoi si tôt ? Car en Allemagne, ce que l’on appelle Karneval, Fastnacht ou Fasching, selon les régions, représente en réalité une période longue de plusieurs semaines et dont les défilés, comme celui du Rosenmontag, ne constituent qu’une petite partie.
Pour ce coup d’essai, l’équipementier de l’époque, Erima, décide de jouer la carte de la sobriété et affiche le blason de la cité colonaise ainsi qu’un motif de carnaval en filigrane. Succès assuré et pas qu’en termes de ventes : sur le terrain, Cologne écrase l’Union Berlin (4-0) alors en D2, le jour de sa présentation. Depuis, l’opération est répétée chaque année, bien que le Effzeh ait entre temps changé deux fois d’équipementier en signant coup sur coup chez Uhlsport, puis Hummel.
Et le succès ne se dément pas : que les templates imitent carrément une veste de costume traditionnels où insèrent de discrets motifs caractéristiques de la ville, le maillot du carnaval est devenu un véritable signe de rassemblement et un symbole identitaire de la ville de Cologne.
Cependant, si le club fait office de doyen en la matière, il n’est pas le seul à avoir tenté l’expérience. Ainsi, à Mayence, où la tradition du carnaval est également fortement ancrée, on a suivi le mouvement depuis que le club local a quitté le giron de Nike pour signer chez Lotto, en 2015.
Légère différence avec les voisins, les couleurs affichées sont celle de la Fastnacht locale, bleu, rouge et jaune, tandis qu’à Cologne, on reste fidèle à celles de la ville (et du club) : le rouge et le blanc. Quant aux motifs, ils se résument à des formes géométriques (lignes, carrés…) et sont donc relativement moins farfelus.
À noter que depuis 2015, le FSV Mayence 05 est depuis passé chez Kappa et Jako, deux entreprises qui ont accepté de se plier à cette nouvelle traditions.
Terminons cette page de folklore en précisant que d’autres exemples existent dans la région rhénane, mais plutôt sous la forme d’un one-shot : Fortuna Düsseldorf, Alemannia Aix-La-Chapelle, Bonner SC ou même KFC Uerdingen, tous ont tenté au moins une fois l’expérience du maillot carnaval, mais avec un écho moins retentissant qu’à Cologne.
Ce qui les rend d’autant plus rares à trouver et donc, bien plus précieux. Attention cependant à ne pas sortir défiler dans la mauvaise ville si vous choisissez de le porter en guise de costume ! En Allemagne, folklore et chauvinisme ne sont jamais très éloignés.