Entretien du maillot
Pourquoi les flocages des maillots se décollent-ils toujours ?
La technique de mettre le maillot à l'envers dans la machine fonctionne-t-elle ?
Qu'est-ce qu'il y a de plus frustrant que de voir le flocage de son maillot s'enlever ou se déchirer ? C'est un problème que tous les amoureux de football ont déjà expérimenté au moins une fois. Mais que faire face à ce fléau ? Éléments de réponse avec l'entreprise française "Mon Blason", qui gère ceux de l'équipe de France et de la Juventus.
Pour commencer, quelles sont les étapes pour produire un bon flocage ?
Déjà, pour des gros volumes, on l’imprime avec un écran de sérigraphie, une encre de nature différente. Ensuite, c’est séché dans des tunnels industriels. Puis, toujours à la fin, on met un adhésif thermofusible. Lors de l’impression, on travaille évidemment en effet miroir. Et le tour est joué.
Pourquoi est-ce que les flocages s’abîment ?
Ils peuvent s’abîmer soit parce qu’ils sont mal posés, ou alors parce qu’ils ont été lavés ou séchés trop fort. Pour ne pas qu’il y ait un accident sur le flocage de votre maillot, il n’est pas forcément nécessaire de le faire à la main, mais plutôt de ne pas le laver à plus de 40 degrés. Si les recommandations sont respectées, un flocage ne doit jamais bouger. Et c’est la même chose pour les patchs, même si ce n’est pas la même matière (en satin notamment) et qu’ils sont plus épais.
Certains consommateurs achètent aussi leurs maillots sur Internet, sur des sites pas fiables…
Pour vendre des maillots de football, il faut des licences. C’est ce qui indique que l’on est en contrat avec le club et parfois l’équipementier, et donc que les produits sont normés et certifiés. Donc un bébé qui l’ingère, il ne risque rien. Quand vous achetez les produits chez les revendeurs officiels, c’est sécurisé, alors que quand vous achetez chez des pirates, le flocage a bien plus de chances de se décoller, et ça joue sur sa durée de vie. En soi, un flocage, ce n’est pas très honorable, mais il peut le devenir bien plus s’il bousille ton maillot.
Est-ce qu’il est possible de repérer à l’œil nu un faux flocage ?
On ne peut pas rentrer trop dans les détails techniques, mais quand ce sont des maillots officiels, c’est vendu exclusivement dans des boutiques officielles de football ou chez les équipementiers comme Nike et Adidas. Typiquement, si vous achetez votre maillot sur le marché aux puces de Saint-Ouen, il y a 99,9% de chances que ce soit un faux. À moins qu’on nous ait volé un colis, ce qui nous est déjà arrivé…
Typiquement, si vous achetez votre maillot sur le marché aux puces de Saint-Ouen, il y a 99,9% de chances que ce soit un faux
Si on souhaite recoller le flocage, comment faut-il s’y prendre ?
Normalement, les flocages sont collés avec des presses à chaud. C’est ce que font toutes les boutiques officielles. Si par malheur, quand on rentre à la maison, il est mal posé ou se décolle, il faut le mettre à l’envers et utiliser le fer à repasser au niveau le moins chaud et en le pressant fort pendant 10 secondes.
Est-ce que mettre son maillot à l’envers dans la machine à laver c’est vraiment une bonne technique ?
Oui, elle fonctionne vraiment ! C’est ce qu’on recommande, nous aussi. Après, dans les 15/20 dernières années, les flocages ont énormément évolué. Avant, c’était important ; maintenant, ça l’est moins. Quand le maillot et donc le flocage ne sont pas en contact avec le tambour de la machine à laver, à terme, c’est beaucoup mieux.
Ces dernières années, la demande de flocage sur les maillots est forte
Avez-vous une astuce pour que les flocages durent longtemps ?
Alors, déjà, que les équipes travaillent avec Mon Blason (rires). Plus sérieusement, comme évoqué précédemment, il faut les laver à 30 degrés; le maillot à l’envers dans la machine, mais aussi ne pas repasser le flocage directement. Suivant la qualité de ce dernier, on peut le fondre, ce qui tâche le maillot. À l’envers, à la limite, on peut passer rapidement dessus, mais il faut éviter. Après, si vous portez et lavez le maillot tous les jours, c’est sûr qu’à un moment ça va devenir compliqué (rires).
Pour finir, est-ce qu’il y a plus de demandes aujourd’hui qu’avant en matière de flocage ?
Tout dépend de la notoriété ou de la saison des clubs. Par exemple, cette saison, on vend beaucoup de maillots de Ligue des champions du Stade brestois. Ces dernières années, la demande de flocage sur les maillots est forte. Il y a 20 ans, il y avait beaucoup moins de sponsors sur les tuniques, tout est lié.
Merci à Yoann Saunière, directeur général de Mon Blason, et Lucie Ormières, chargée de communication.